Arkane, tome 1 : La désolation

Auteur:  Pierre Bordage

Editeur : Bragelonne

448 pages

 

Arkane : une ville labyrinthique, bâtie selon la légende par sept maisons toutes-puissantes, et dont les luxueux niveaux supérieurs sont occupés par un pouvoir corrompu. Là, ont cours intrigues incessantes, empoisonnements, meurtres, magie noire et décadence.

Après le massacre de son clan, Oziel, fille de la maison du Drac, s’enfuit des Hauts de la ville. Elle espère gagner les Fonds afin de rejoindre son frère condamné, et de lever une armée parmi les prisonniers du terrible bagne dans les profondeurs de la cité.
Oziel rencontrera sur son chemin Renn, un apprenti-enchanteur de pierre, et Orik, guerrier venu d’une lointaine contrée…

Ce livre m'attirait beaucoup, avec sa couverture magnifique et son résumé intriguant...

Du coup, forcement, j'ai craqué ! C'était inévitable, surtout quand je l'ai vu à Cultura, avec sa couverture rigide, recouverte d'une jaquette en relief... Un objet-livre magnifique !!

Il n'a pas fait long feu dans ma PAL, et a été tout aussi vite dévoré, en une journée c'était terminé. Pourtant c'est un GF de près de 450 pages, mais il se lit très bien, avec des chapitres assez courts, et une petite introduction à chaque début de chapitre, sous forme d'extraits de textes anciens, de croyances populaires, de chants anciens, etc. De quoi nous immerger facilement dans l'univers et la mythologie qui le gouverne.

J'ai d'ailleurs beaucoup aimé cette mythologie, avec les 7 familles régnantes qui ont pris le nom des 7 créatures fantastiques qui ont tiré leurs ancêtres des crues pour les protéger. En voir le symbolisme présent dans leurs modes de vie était sympa.

Par contre, un point que j'ai moins apprécié était le rapport au sexe assez fortement présent. Entre viol, coucheries en tout sens et avec tout le monde et n'importe qui, nobles en rut qui profitent de toutes les servantes qui passent et qui pensent au sexe à tout moment... je n'en ai pas toujours vu l'utilité j'avoue !

Au final, ces nobles paraissent assez barbares dans certaines de leurs traditions et leur mode de pensée. Je ne vais pas détailler ma pensée là-dessus sous peine de spoiler encore un peu plus le livre, mais on retiendra que n'est pas le barbare celui qu'on penserait. La multitude morts et d'assassinats dans ce livre le rend au final assez sombre, et illustre parfaitement l'expression "semer la mort sur son passage"... c'en est effarant et je me demande si tout ceci a vraiment une utilité réelle...

Au niveau des personnages principaux, on en suit réellement 3, avec d'autres en demi-teinte. 

Oziel est la première que l'on rencontre, et l'auteur la place - et nous place aussi, a fortiori - dans le bain dès les premières pages. La jeune héritière de la maison du Drac rentre chez elle pour découvrir sa famille entièrement assassinée. De là les choses vont s'enchaîner sans qu'elle ait son mot à dire ou presque. Son périple pour retrouver son frère aîné dans Les Fonds, bani des Hauts de la cité quelques années auparavant, va se révéler beaucoup plus ardu que prévu. Elle va devoir réaliser de nombreux sacrifices, dont un en particulier qui ne m'a pas semblé si utile que ça au vu des conséquences sur la jeune femme et des ennuis que ça lui attire... à voir dans la suite si ça aura réellement une importance.C'est une jeune fille sympathique, que j'ai trouvé parfois assez superficielle malgré tous ses ennuis et drames, mais qui possède un certains courage. Sa quête lui fait découvrir le fonctionnement d'une cité qu'elle croyait connaitre et elle remet beaucoup de choses en questions.

Renn et Orik, qu'on rencontre presque simultanément, sont les deux autres personnages principaux de ce livre. Si j'ai adhéré complètement au premier, j'ai eu du mal à apprécier le deuxième, qui m'a parfois semblé dangereux. Je m'en méfie encore! Par contre, Renn a acquis toute ma sympathie et son apprentissage d'enchanteur de pierre est fascinant bien que trop peu mis en valeur, ou trop peu souvent en tout cas. J'espère en apprendre bien plus là-dessus dans le prochaine volume.

Sinon, on fait aussi connaissance avec d'autres personnages, certains caricaturaux comme Sylver, que j'ai détesté d'emblée du coup, d'autres plus mystérieux comme Nyo... je demande encore à voir avec lui, car il me parait bien trop mené par ses désirs charnels. Par contre j'aime beaucoup Arjo, il est prometteur et je pense que son rôle va s'accroître avec la suite.

Globalement, j'ai trouvé que l'intrigue avançait peu, en tout cas pas assez à mon goût, et j'aurais voulu en savoir plus sur cette cité et sa mythologie. Le bestiaire rencontré ici est intéressant, très détaillé et bien décrit, de même que les paysages traversés par Renn et Orik, ainsi que la cité d'Arkane.

En bref, un livre sympathique mais qui demande encore à faire ses preuves avec le tome 2.

  15 / 20