vendredi 1 novembre 2013

La dictature aléatoire

Couverture La dictature aléatoire
Auteur: Gabriel Arlys
Editeur : Boz' Dodor
epub


Synopsis   

599…
599 années après Ka…
L’an 2753 après Jésus-Christ selon le décompte utilisé dans l’ancien monde...
Dans la cité d’Anse-la-belle, la civilisation Zéphyr vit en harmonie avec la nature depuis près de six siècles. Cette utopie écologique fut permise grâce à l’avènement de la « puce ». La puce détermine aléatoirement la durée de vie de chaque Zéphyr, entre 40 et 60 ans, réglant ainsi les problèmes de surpopulation, de retraite, d'impact sur l'environnement...
En 599, alors que la civilisation Zéphyr s'apprête à quitter Anse-la-belle pour la transition de fin de siècle, Noa Larsen, un Zéphyr connu et apprécié de tous, va dépasser le seuil fatidique des 60 années de vie. A l'intérieur d'un monde socialement et écologiquement parfait, est-ce que ce dysfonctionnement passera inaperçu ? Ou, est-ce que le bonheur, même collectif, se révèlera n'être qu'un point d'équilibre instable ?


Mon Avis


Je vais commencer par remercier Livraddict et les éditions Boz' Dodor pour ce partenariat numérique. Mon premier ! J'ai choisi pour ce faire la version epub, plus facile à lire sur ma kobo que les pdf qui sont plus lourds.

J'ai tout d'abord été attirée par ce livre à cause du côté écologique mis en valeur dans le résumé. C'est un thème qui me tient à cœur, de par mes convictions et par mon métier. Pouvoir donc parcourir ainsi la vision d'un monde écologiquement responsable m'a tout de suite emballée.

Clairement, ce livre est divisé en trois parties, inégales en terme de pages, mais riches en terme de contenu, à la fois pour l'intrigue, et à la fois pour le lecteur et sa culture personnelle.

La première partie nous raconte comment, dans les années 1250, l'Homme a réussi à s'autodétruire avec brio : il a créé une alpha-protéobactérie  Ira mopasavensis (j'ai d'ailleurs beaucoup apprécié la rigueur d'écriture présente à cette occasion : les noms latins de toutes les espèces vivantes s'écrivent effectivement en italique, et on les abrège bien de la sorte : I. mopasavensis. Clin d'oeil donc à ma formation scientifique!).
C'est en fait un champignon qui permet à l'Homme de digérer la cellulose contenue dans les végétaux, base de la nourriture de tous les herbivores. Chose que l'Homme était incapable de faire avant (donc que nous sommes incapable de faire, nous.) et qui solutionne donc les problèmes de faim dans le monde.
Mais, l'inadvertance d'un chercher occasionne la transformation de ce champignon en poison mortel qui se propage à une vitesse fulgurante dans le monde entier, décimant la population mondiale.
Clairement j'ai adoré l'idée : l'Homme responsable de la disparition de l'Homme ! C'est d'un réalisme frappant qui devrait, à mon sens, être compris de tous. Au travers d'un roman, l'auteur fait clairement passer le message que nous courrons à notre perte, et il a raison. C'est ici amené d'une façon qui, par contre, pourrait rebuter certains lecteurs complètement étrangers au domaine des sciences, de la biologie et de la recherche. Mais moi, cela m'a clairement parlé ^^

La deuxième partie nous raconte l'établissement d'une nouvelle société, avec les survivants à cette épidémie. S'établissant autour de 5 membres qui ont rassemblé les humains restants, elle prône le respect de l'environnement, la vie en harmonie avec la nature, la liberté pour tous. A une condition tout de même : l'implantation d'une puce qui se déclenchera de manière aléatoire entre les 40 et 60 ans des individus, les conduisant à la mort instantanée ou presque. Dans le but évident de réguler la propagation de l'espèce, les problèmes de retraite, de maladie, mais aussi de surexploitation des ressources. Et là, on se dit... ouah, mais quelle liberté ! De prime abord, on sent là la base des dissensions à venir, et ça nous pousse à lire la suite.

Ces deux parties cependant, sont écrites sous la narration descriptive, rien de plus. On suit l'émergence de cette nouvelle société Zéphyr, comme on pourrait observer un paysage. Ca peut devenir lassant pour certains, car il ne se passe pas grand chose en terme de rebondissements et d'action. Les personnages sont toutefois bien travaillés et ont des personnalités bien marquées.... trop pour être vraiment réalistes peut-être?

La troisième partie est celle où il y a le plus d'action, puisqu'on suit Noa, un Zéphyr qui dépasse les 60 ans. Suite à cette révélation, sa famille va tenter de le protéger, et découvrir pas mal de choses sur le Cercle de décisions, composé des 5 descendants des premiers humains ayant créé la société Zéphyr. Cette troisième partie délaisse un peu le côté écologique, pour s'intéresser à des notions fortes comme le racisme, la liberté de choix, le respect de la vie dans son ensemble. L'auteur réussit à faire passer son message sans soucis, mais je suis un peu restée sur ma faim par la fin du livre justement. A chacun de se faire sa propre idée, mais c'est une victoire en demi-teinte pour moi.

Pour conclure sur l'ensemble du roman, je dois dire que ce qui m'a manqué tout du long, c'est les sentiments, les émotions... Il n'y en a pas beaucoup, et le peu qu'il y a sont dictés par les besoins de l'action, du coup je n'ai pas su m'attendrir dessus. Sauf à la toute fin, avec Calista et Chris, mais j'en aurais aimé bien plus!
La plume de l'auteur est sympathique mais sans réel plus. Ce qui ressort par contre, ce sont ses idées et son imaginaire, avec un mélange d'anticipation, de science et d'une vision claire sur le monde actuel et ses possibles dérives. Une lecture plaisante.






En bref   

Un livre qui mêle habilement science et anticipation pour nous offrir une vision possible de notre futur. Mais un manque profond de sentiments pour moi.



Ma note : 6.5/10



2 commentaires:

  1. Il m'avait fait envie par ses thèmes, dommage que je n'ai pas de liseuse... (et pas la volonté de lire un pavé sur écran, aussi)

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  2. Je ne suis que moyennement tenté par le livre pour une fois :P

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